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Articles

Chronique d'une mort annoncée

Chaque semaine, un nouveau clou semble vouloir sceller le couvercle de l'entreprise Northvolt au Québec et ailleurs dans le monde. La semaine dernière, nous apprenions que la Communauté métropolitaine de Montréal a inscrit le terrain de la future usine sur ses cartes de zones inondables. Cette semaine, nous apprenons qu'une filiale de la startup, Northvolt Ett Expansion AB, déclarait faillite. Le ciel est de plus en plus sombre pour l'entreprise suédoise. Me considérant, bien malgré moi, comme étant un investisseur de cette entreprise, je vous fais part de mes prédictions concernant l'avenir et la mort annoncée de cette jeune pousse en sol québécois. Voici donc les prédictions de Steeve Nostradamus ! Attention, ça risque de faire mal ! Actuellement, les administrateurs en culottes courtes de notre bon gouvernement québécois, sous le joug du médiocre François Legault et de l'omniscient ex-ministre Pierre Fitzgibbon, ont investi pas moins de 710 millions de dollars da...
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Cette coalition qui n'en porte que le nom

Par définition, le terme coalition consiste en une alliance de différentes forces, différentes idées et de différentes tendances. Le but d'une coalition est de s'allier pour faire face à un ennemi commun, défendre une cause ou, encore, de participer à la formation d'un parti ou d'un mouvement politique. Le 14 novembre 2011, la Coalition Avenir Québec (CAQ) voit le jour. Ce nouveau parti politique s'articule autour de ses principaux membres fondateurs: François Legault et le lobbyiste Charles Sirois, ainsi qu'une poignée de membres de la défunte Action Démocratique du Québec (ADQ). Lors des élections de 2012, la CAQ parvient à faire élire 19 députés à l'Assemblée nationale, alors que le parti réussira à faire élire 22 députés lors des élections de 2014. En vue de la campagne électorale de 2018, le chef de la CAQ, François Legault, prend la décision de se réserver le droit de choisir lui-même les candidats du parti pour les élections. Cette façon de faire diff...

Ces petites fentes par où entre la lumière

L’auteur américain Charles Bukowski disait : « Le problème avec ce monde est que les personnes intelligentes sont pleines de doutes tandis que les personnes stupides sont pleines de confiance. » L’astrophysicien Stephen Hawking affirmait, pour sa part : « Le pire ennemi de la connaissance n’est pas l’ignorance, mais l’illusion de la connaissance. »   Il me semble tout à fait légitime d’affirmer que la société privilégie davantage l’action à la réflexion. Les « gens d’action » sont perçus comme étant des personnes proactives, pragmatiques, orientées vers les résultats. Les personnes plus réfléchies sont souvent considérées comme étant des intellectuels, des rêveurs, des idéalistes, des personnes déconnectées du réel. Je caricature à peine !   J’ai toujours tenu en haute estime les gens privilégiant la pensée, les idées, l’intelligence et la réflexion. Je considère que, collectivement, nous avons grandement besoin de penseurs et de gens à l’esprit critique aiguisé....

Du dévouement face au mépris

  Le Québec compte près de 8000 organismes communautaires offrant des soins et services à sa population. Les organismes communautaires interviennent dans la vie de centaines de milliers de personnes annuellement. Environ 70 000 travailleuses et travailleurs œuvrent au sein de ces organismes. Ces travailleuses et travailleurs gagnent, en moyenne, un salaire de 24 dollars l’heure. Le taux horaire moyen, chez les travailleuses et travailleurs au Québec, est d’environ 30 dollars l’heure. 36 % des travailleuses et travailleurs du secteur communautaire ont accès à un régime de retraite ou accès à un REER avec contribution de l’employeur. 40 % des travailleuses et des travailleurs du réseau communautaire ont accès à un régime d’assurance-collective. Majoritairement, les travailleuses et des travailleurs du secteur communautaires sont détenteurs d’une diplomation collégiale ou universitaire. Les organismes communautaires du Québec détiennent une grande experti...

Les gros ont la cote (texte publié dans la section Idées, Le Devoir, 26 avril 2024)

Think big s'ti ! Qui ne se souvient pas de cette déclaration de Bob "Elvis" Gratton, personnage coloré, joué avec brio par le comédien Julien Poulin et créé et mis en scène par Pierre Falardeau en 1983. Une scène d'anthologie dans ce film du réalisateur Falardeau qui tenait à dénoncer l'aliénation du peuple québécois à la culture américaine. Pour Gratton, tout doit être gros. Il vit dans une grosse maison, conduit un gros véhicule et possède un gros garage. Gratton lui-même est plutôt bien enrobé, adipeux. La grosseur, dans le film de Falardeau, est une représentation de l'abondance, de la prospérité et de la réussite. L'an dernier, la sociologue Dahlia Namian a publié, chez Lux Éditeur, un bouquin intitulé: La société de provocation, essai sur l'obscénité des riches . L'ouvrage de la sociologue traite de l'exhibitionnisme totalement décomplexé des ultrariches dans notre société. Un essai bien intéressant que je vous invite à lire. Oui, les mi...

Du sentiment d'impuissance et de la mort à petit feu

Vous êtes pas écœurés de mourir, bande de caves? Je me suis levé ce matin en ayant en tête cette phrase de l'écorché poète Claude Péloquin. Nous pouvons affirmer, sans l'ombre d'un doute, qu'il y a beaucoup de grogne actuellement au Québec. Ce ne sont pas les sujets qui manquent pour alimenter le courroux de la population: état de nos services publics, environnement, changements climatiques, immigration, fluctuations économiques, étiolement du filet social... etc. Notre grogne collective ne serait-elle pas symptomatique de notre sentiment d'impuissance? Sommes-nous entendus? Sommes-nous écoutés? Avons-nous une voix? Ces questionnements, fort légitimes, ne sont-ils pas, en quelque sorte, une critique de l'état de notre démocratie? Est-ce une réinterprétation du "no futur" scandé par le mouvement punk des années 70? J'entends plusieurs personnes affirmer que la démocratie se résume, sommairement, à appliquer un crochet sur un bulletin de vote tous l...

Ces vies brisées que l'on ne voit plus

 J'ai été, dans une vie lointaine, intervenant en centre jeunesse. C'était avant les réformes de 2003 et de 2015, réformes qui ont participé, en autre, à une centralisation accrue des soins de santé et des services sociaux au Québec. Mon travail consistait, je vous épargne les termes cliniques, à tenter de rafistoler, en l'espace de quelques mois, les vies d'adolescents et d'adolescentes qui nous étaient confiées par la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ). Je me souviens, je crois que c'était en 1994, d'un garçon prénommé Marc. Un grand garçon de 17 ans. Un garçon au regard triste et doux. Depuis sa tendre enfance, Marc avait vécu au sein d'une dizaine de milieux de vie différents: nombreuses familles d'accueil, foyers de groupes et finalement centre de réadaptation. Un "cas" classique. Un "enfant de la DPJ". Je me souviens que le terme "bout de ligne" était malheureusement utilisé pour nommer les centres de ...