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Cette coalition qui n'en porte que le nom

Par définition, le terme coalition consiste en une alliance de différentes forces, différentes idées et de différentes tendances. Le but d'une coalition est de s'allier pour faire face à un ennemi commun, défendre une cause ou, encore, de participer à la formation d'un parti ou d'un mouvement politique.

Le 14 novembre 2011, la Coalition Avenir Québec (CAQ) voit le jour. Ce nouveau parti politique s'articule autour de ses principaux membres fondateurs: François Legault et le lobbyiste Charles Sirois, ainsi qu'une poignée de membres de la défunte Action Démocratique du Québec (ADQ).

Lors des élections de 2012, la CAQ parvient à faire élire 19 députés à l'Assemblée nationale, alors que le parti réussira à faire élire 22 députés lors des élections de 2014.

En vue de la campagne électorale de 2018, le chef de la CAQ, François Legault, prend la décision de se réserver le droit de choisir lui-même les candidats du parti pour les élections. Cette façon de faire diffère des autres partis politiques où ce sont les membres des différentes circonscriptions qui choisissent les candidats aux élections.

Aux élections de 2018, la CAQ prend le pouvoir avec 74 députés élus. En 2022, ce même parti remporte une écrasante majorité à l'Assemblée nationale en faisant élire 90 députés.

Depuis sa fondation, le parti de la CAQ nous a rapidement fait la démonstration qu'il s'articule autour de son chef François Legault. Rarement un parti politique a autant préconisé et adopté le culte de la personnalité envers son chef. François Legault et sa garde rapprochée, constituée principalement de personnels politiques, ont rapidement établi une ligne très nette de parti. Une ligne qui semble encore plus dure que celles établies par le Parti Libéral du Québec (PLQ) sous le règne de Jean Charest et de Philippe Couillard. Il n'y a pas de place pour la dissension ou la dissidence au sein de la CAQ sous peine d'être fortement rabroué par le chef. Tout le monde suit le chef ! Pour faire de mon temps, je dirais même que tout le narratif est contrôlé par le chef et sa garde rapprochée.

Lors de la pandémie de COVID-19, le Premier ministre Legault a rapidement habitué la population québécoise à ses points de presse quotidiens. Le chef Legault était omniprésent, paternaliste, laissant peu de place à ses ministres de la santé, Danielle McCann et, par la suite, Christian Dubé. Ces derniers accompagnaient tout de même le Premier ministre lors des points de presse et se contentaient de répondre aux questions plus techniques des journalistes, tout en regardant, du coin de l'œil, le chef Legault.

Dernièrement, le ministre Pierre Fitzgibbon a avoué que le chef Legault lui avait demandé de prendre hâtivement sa retraite de la politique et de remettre sa démission. Fitzgibbon avait pourtant informé son chef qu'il comptait démissionner de ses fonctions politiques à la fin de l'année 2024. Pierre Fitzgibbon peut être considéré comme étant un politicien quelque peu baveux, arrogant et condescendant. Par contre, ce même Fitzgibbon n'a pratiquement jamais adopté la politique de la langue de bois. Nous n'avons qu'à penser à ses déclarations concernant la nécessité de réduire le parc automobile ou la potentielle hausse de tarification d'Hydro-Québec aux clients résidentiels. Rapidement, le chef Legault est intervenu pour démentir les propos de son ministre. Il est bon de noter ici que le chef Legault a justifié sa demande de retraite hâtive au ministre Fitzgibbon en disant qu'il ne voulait pas que la retraite de ce dernier devienne une source de distraction pour le parti...

Nous pouvons constater, depuis quelque temps, que l'aura du chef Legault tend à pâlir au gré des sondages. Comment un parti cultivant à ce point le culte de son chef pourra-t-il survivre alors que la popularité dudit chef est actuellement en chute ? La CAQ peut-elle survivre à François Legault ? Jusqu'où ira la fidélité des membres de ce parti envers leur chef ? Est-ce que les jeunes loups et les jeunes louves de ce parti accepteront de couler avec le chef ? Y a-t-il quelqu'un dans cette meute qui cherchera à lui ravir sa place ? Les prochains mois risquent d'être fort intéressant.


Steeve Duguay 

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